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2024/11/03 (日) 10:21~2024/11/22 (金) 11:56

Updated: 6 days ago

 


2024/11/03 (日) 10:21

 

Je ne sais où ce message va te trouver, c'est le charme de ces nouveaux modes de communication. On dit que le portable a remplacé : "Qui est à l'appareil" par "t'es où ?".

Je tombe (par hasard) sur une surprenante merveille que j'ai ignorée pendant toute sa période de gloire vocale (elle a aujourd'hui 48 ans). En cherchant pour toi l'autre jour une version You Tube du finale de la Deuxième de Mahler qui commence in medias res par le Choeur de la Résurrection, je suis tombé en effet sur cet enregistrement de Mehta avec une Coréenne sensationnelle dans la partie de soprano, Sunhae Im (任善恵, il suffisait d'y penser !). Tout est bon chez elle, tu en jugeras. J'avais hésité à te l'adresser, car l'enregistrement est défiguré en plein milieu par une pub.



Cela faisait bien longtemps que je n'avais fait pareille découverte, et en plus elle est belle. Pour ne pas gâcher trop vite les plaisirs, je me borne aujourd'hui à des Mozart merveilleux. Bon, OK, ce n'est ni Lucia ni Anneliese [1], mais celles-là sont définitivement hors concours. En tout cas pour moi, c'est ce qu'on a fait de mieux dans l'Orient compliqué depuis Sumi Jo et mon adorée Yumiko Samejima [2]. Tu m'en diras des nouvelles. 

 

Vedrai, carino 

Zefiretti lusinghieri

Se il padro perdei

S'altro che lagrime

Villanelle

 

 

2024/11/06 (水) 7:12

 

Un récital de la dernière petite merveille en date, avec au piano Helmut Deutsch, l'époux de mon adorée Yumiko Samejima, laquelle a 24 ans de plus au compteur. (Ça a dû lui rappeler quelques souvenirs...

荒城の月[3]

 

Die Forelle

Gretchen am Spinnrad

Liebe schwärmt auf allen Wegen

Rheinlegendchen

Wer hat  das  Liedlein erdacht   

Ständchen

 

2024/11/09 (土) 2:22

 

Je sors de trois jours de réunion de l'EFEO et de rendez-vous médicaux où j'ai conduit ma maman. J'ai visité avec ma sœur une exposition sublime appelée Dibbouk au MAHJ. Cela nous a pris quatre heures. J'étais transporté. 

 

 

Inutile de te dire combien j'aurais rêvé que tu sois là. Le quartier de mes années de lycée et de tout ce que tu devines, même les abords d'une librairie très chère à mes souvenirs, est livré aux marchands du temple et aux diversités. 

 

J'attends tes commentaires et trouvailles. 

 

Le film m'a hanté depuis si longtemps... 

 

 

2024/11/09 (土) 22:32

 

Tout ça de fait est assez formidable, quel dommage qu'on n'ait pas les images du ballet, le Goldsmith [4] de ce point de vue là on ne peut pas se plaindre ! Purs génies. 

 

Goldsmith, No escape (67)

 

 

Bernstein, Exorcism (74)

 

 

À quoi, va savoir pourquoi, j'ai envie d'ajouter le bon vieux Darius et le Père Claudel :

 

 

 

2024/11/10 (日) 19:34

 

Je viens de revisionner Le Dybbouk de 37 avec une émotion intacte. Abraham Morewski est extraordinaire dans le rôle du rabbin exorciste. C'est un monde enfoui qui  ressuscite, et entendre l'immense Gershon Shirota [5] en situation est comme une bénédiction (14'15"-16'55"). 


 

2024/11/11 (月) 0:44

 

Je pars de Colmar. J'ai revu le film aussi. Inoubliable chef-d'œuvre. Je me dis que je lis mieux le yiddish que le suédois. Cela me rassure. Notre passion pour les cantors nous rapproche – si besoin était - plus encore , le lien avec l'art lyrique est évident.

 

Seule déception de l'exposition : les adaptations contemporaines polonaises ou américaines. Le film TV de Lumet, géant pourtant, ne peut se comparer. 

 

 

Tu te souviens que dans les années 2000, nous parlions souvent de Singer. J'y repense souvent. 

 

Nous ne parlons pas de politique, mais le jeune homme qui nous a laissé Mélenchon et Marine m'inspire une sainte horreur, alors que j'ai voté comme toi pour lui sans états d'âme. 

 

 

2024/11/11 (月) 21:18

 

Le film de Lumet est de fait très décevant, il ne s'agit d'ailleurs que d'un téléfilm comme il en commit au kilomètre, sans doute d'ailleurs tourné en partie en direct comme on le faisait autrefois aussi chez nous (genre La Caméra explore le temps). On est à des années-lumière du chef-d'oeuvre de 37, et pourtant comme si souvent entre nous un miracle s'opère, en tout cas en ce qui me concerne : Carol Lawrence, d'ailleurs peu inspirée ici, fut la créatrice du rôle de Maria dans West Side Story, et la couverture du disque, rapporté par ma soeur de Londres, a enchanté mes douze ans. Le Tony, Larry Kert, est mort en 91 (du sida), et je n'aurais pas cru la Lawrence encore vivante, mais elle a en fait exactement l'âge de ton père et de mon frère récemment disparu. On retrouve tout ce qu'on veut sur le net ces jours-ci, j'ai donc pu vérifier que ma soeur, qui était partie jouer Aricie avec Marie Bell au Savoy de Londres en mars 60, y vit la version londonienne de WSS, en revint bluffée, et nous entraîna à l'Alhambra où je me souviens de fait (vaguement) avoir vu le spectacle (je me souviens surtout de la salle art déco, caverneuse - quelque 3000 places), qui y fut donné en mars 61.  Dans les extraits (plus fantômatiques que le Dybbouk !) qui demeurent du spectacle de la création, on retrouve avec émotion les danseurs de Robbins, et la prodigieuse chorégraphie (qui fut gardée telle quelle dans le film) de Cool (8'18"-13'35"), tandis que tous les rôles principaux étaient redistribués.



On lit quelque part que : "to help the young cast grow into their roles, Robbins did not allow those playing members of opposite gangs (Jets and Sharks) to mix during the rehearsal process. He also played psychological games with the cast, and he would plant rumors among one gang about the other, so they really hated each other".

De là, qui sait, cet inoubliable prologue, dont je me souviens t'avoir dit dans quelqu'une de nos Folies qu'il n'y a peut-être pas plus iconique du vingtième siècle. 


 

P.S. Le jeune homme pour qui nous avons voté par deux fois pensant qu'il nous protégeait des bêtes immondes (elles se conjuguent au pluriel ces jours-ci)  m'inspire désormais surtout une totale indifférence : comme disait ma pauvre maman dans une petite perle en traduction littérale, il peut aller chier dans la mer. 

 

 

2024/11/12 (火) 2:54

 

Je viens de montrer à ma maman ton message : l'expression de la tienne l'a fait rire – ces temps-ci, c'est très dur – et aux éclats. Même s'il n'y a guère de quoi. 

 

Revenons à nos fantômes : 

 

 

 

 

2024/11/13 (水) 6:39

 

Notre bref retour à l'univers cantorial m'a donné envie d'aller sonder les reins et les coeurs de nos Folies, pour découvrir avec tout de même une certaine surprise que nous n'en avions pas tant parlé que cela, sinon au moment de  saluer un enregistrement qui nous est également cher, et depuis tant d'années. 

Je nous cite :

Shicoff, qui exerça lui-même comme hazzan [6] au début de sa carrière,  renvoie bien entendu à son père Sidney, 

et celui-ci (notamment) au légendaire Yossele Rosenblatt, avec ses registres si distincts (ténor, falsettiste, baryton) qu'ils semblent relever de trois chanteurs différents.  

D'un monde disparu.

Et pour le plaisir, cette audition comparée de Sirota et de Caruso dans leurs oeuvres divines. 

Aimer ce que jamais l'on n'entendra deux fois. 

 

Certes.

 

 

2024/11/20 (水) 19:55

 

L'exposition Dibbouk présentait un roman de Romain Gary, La Danse de Gengis Cohn.

J'ai commencé sa lecture dans l'avion de retour. Troublant texte d'un écrivain que j'ai lu assez souvent... 

 

 

2024/11/21 (木) 16:58

N'ayant pas sous la main le livre de Gary, j'ai été heureux d'en trouver sur You Tube une réjouissante rendition télévisuelle british de 93. La chose surprenante est qu'un spectateur naïf ne peut identifier le personnage du fantôme à un dybbouk. La scène de la shoah, dans sa quotidienneté et les pleurs des enfants, est prodigieuse (3'49"-5'19").

L'illustration musicale s'impose : 

 

 

2024/11/21 (木) 22:48

Immortels chefs-d'oeuvres dont on ne se lasse pas.

 

2024/11/22 (金) 0:28

 

Le roman de Gary est certes troublant, mais le film serait presque encore un cran au-dessus dans la folie. Cette exposition m'aura conduit, avec ta complicité, à d'incroyables découvertes. Une qui t'es plus familière, mais d'un vrai chef-d'œuvre de deux maîtres contemporains :

 

 

La sélection musicale me ramène à mon grand-père, malheureusement sans pouvoir remonter à la source première. 

 

 

 

 

2024/11/22 (金) 11:56

 

 

A Serious Man m'a valu des remarques peu amènes d'une collègue qui ne 

« comprenait rien ». Je regrette le ballet avec Lennie à la baguette.

 


[1] Rothenberger.

[2] Soprano japonaise née en 1952.

[3] La lune sur les ruines du château, paroles de Doi Bansui, musique de Taki Rentarô (1901).

[4] Musique de Jerry Goldsmith pour La Planète des Singes (1967).

[5] Illustre cantor polonais (1874-1943).

[6] en hébreu, cantor.

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