FOLIES FRANÇAISES AUTOMNE 2024
Michel Wasserman - François Lachaud
2024/10/09 (水) 6:58
Les Ligeti que j'ai entendus hier (Musica Ricercata, Études pour piano Livre 2) [1] sont de toute beauté, d'une invention et d'un dramatisme superbes, et ne pâtissaient nullement des merveilles (Bagatelles de Beethoven, Études de Chopin et de Debussy) avec lesquels ils étaient confrontés en alternance de pièce à pièce dans un récital à l'intégration parfaite.
Je petit-déjeune ce matin avec Pierre-Laurent et aurai sans doute à t'en dire plus. Pour l'heure je te laisse avec cette formidable master class.
2024/10/09 (水) 9:26
Épatant ! J'ai pour les Études et d'autres pièces une haute sympathie.
J'ai entendu les deux livres à Washington par un pianiste moins convaincant que Pierre-Laurent mais intéressant :
La pédagogie est parfaite pour le reste :
Je ne trouve pas la version de Gergiev de cette renarderie d'automne :
Je n'en cultive pas moins pour nos œuvres mon idée vulpine.
2024/10/10 (木) 9:55
Délicieuse matinée hier avec Pierre-Laurent, ami incomparable. Je n'hésite pas à te reproduire la dédicace de son dernier (et délicieux) disque de Ländler schubertiens :
Pour Michel,
ce projet si particulier, cette invitation schubertienne à osciller entre trivial et sublime, entre sourires et larmes, peines et espoir, vie et mort, anecdotique et essentiel.
Je me suis mis de mon côté sur ta suggestion à La petite renarde rusée. T'en reparlerai.
2024/10/12 (土) 8:47
Je me suis appuyé la Petite renarde. L'extrait que tu m'avais adressé avec notre divine Lucia [2] m'avait appâté, elle transforme tout en or et ferait chanter les pierres. Sur la longueur, j'avoue que j'ai toujours autant de mal avec ce récitatif perpétuel (qui plus est dans de pareilles langues...), même si la représentation du Châtelet (chorégraphie de Gallotta) que j'ai trouvée sur le net est délicieuse.
Mackerras, qui dirige, est l'un de mes dieux. Je n'oublie pas son Messie (pourtant sans doute bien peu idiomatique !), avec la grandissime Janet :
Le petit film qui le présente suite à l'enregistrement d'un air de ladite intégrale, soit
me renvoie curieusement à un souvenir qui m'est (curieusement aussi) resté. J'avais assisté à un Cosi qu'il dirigeait à Garnier (quand on donnait encore des Cosi à Garnier...), et j'avais pris un pot à proximité après le spectacle. Je l'ai vu passer devant moi, peut-être une demi-heure après, tirant tristement sa petite valise à roulettes. La solitude et le sentiment de déperdition de l'artiste après le nirvana de la représentation (post coitum, etc.), ne m'est jamais apparu avec autant de force. C'est curieux, les souvenirs...
2024/10/12 (土) 13:57
Mackerras était l'un des chefs préférés de Brendel qu'il a accompagné dans ses derniers grands chantiers. La scène que tu décris m'apparaît immédiatement comme si ces moments de mélancolie faisaient aussi partie de la passion que nous partageons.
Les coulisses de Cosi nous feraient sans doute fuir aujourd'hui. Je n'aime pas ratiociner mais une partie de notre monde s'est désenchanté.
2024/10/14 (月) 11:10
Mon goupil est caché là :
Ma sortie renardienne attendra un peu. Je la rode à Tampere à l'aller puis Upsal au retour. Le Roman de Renart a été ignoré dans le monde scandinave ancien et même en Finlande jusqu'à la Réforme. Je travaille aussi à mon exemplier musical, peu étoffé encore.
[1] Récital de Pierre-Laurent Aimard le 8 octobre 2024 au Tokyo Bunka Kaikan Recital Hall.
[2] Popp.