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2024/01/31 (水) 20:23~2024/02/01 (木) 9:38

Updated: Mar 11



2024/01/31 (水) 20:23

 

J'ai trouvé l'autre semaine sur You Tube la version longue pour la RAI (216 minutes !), jamais sortie en salle, de l'Eboli de Francesco Rosi.

Les sous-titres ne sont qu'en italien et produits automatiquement, et encore lorsque les protagonistes s'expriment dans une langue compréhensible, la machine déclarant forfait dès que les contadini se mettent à parler dialecte. Mais c'est un bonheur que de pouvoir revoir cet ineffable chef-d'oeuvre. 



Tu sais la passion que j'ai pour le livre, que je viens du coup de relire pour la énième fois, et qui est mon absolu livre de chevet, mon Moby Dick à moi. Tu te souviens d'ailleurs peut-être que j'avais entraîné il y une dizaine d'années Philippe, Machiko [1] et un autre couple d'amis français dans la Basilicate. Aliano (le véritable nom du village où Levi passa son confinement) est décevant, son habitat ayant perdu aujourd'hui tout cachet, de là le tournage du film dans un "village fantôme" voisin, Craco, autrefois dévasté par je ne sais plus quelle catastrophe naturelle, mais le site avec ses ravines vertigineuses est spectaculaire, et le pays alentour, avec ses "badlands", semble un voyage au bout de l'enfer. La première page du livre figure en permanence sur mon deskstop, et Gian Maria Volonte en dit admirablement en voix off  les lignes décidément immortelles,


1, 2'42"-3'55",

Sono passati molti anni, pieni di guerra, e di quello che si usa chiamare la Storia. Spinto qua e là alla ventura, non ho potuto finora mantenere la promessa fatta, lasciandoli, ai miei contadini, di tornare fra loro, e non so davvero se e quando potrò mai mantenerla. Ma, chiuso in una stanza, e in un mondo chiuso, mi è grato riandare con la memoria a quell'altro mondo, serrato nel dolore e negli usi, negato alla Storia e allo Stato, eternamente paziente; a quella terra senza conforto e dolcezza, dove il contadino vive, nella miseria e nella lontananza, la sua immobile civiltà, su un suolo arido, nella presenza della morte.


et 1, 15'24"-16'25"

Cristo si è davvero fermato a Eboli, dove la strada e il treno abbandonano la costa di Salerno e il mare, e si addentrano nelle desolate terre di Lucania. Cristo non è mai arrivato qui, né vi è arrivato il tempo, né l'anima individuale, né la speranza, né il legame tra le cause e gli effetti, la ragione e la Storia. Nessuno ha toccato questa terra se non come un conquistatore o un nemico o un visitatore incomprensivo. Le stagioni scorrono sulla fatica contadina, oggi come tremila anni prima di Cristo. In questa terra oscura, senza peccato e senza redenzione, dove il male non è morale, ma è un dolore terrestre, che sta per sempre nelle cose, Cristo non è disceso. Cristo si è fermato a Eboli.

 

2024/02/01 (木) 9:38

 

Si je ne l'ai pas relu récemment, je connais bien le livre que j'admire et qui se situe dans un genre rare. Je me souviens surtout de ces terres  abandonnées des dieux. Je n'ai pas revu le film mais tu me donnes les moyens d'y parvenir. J'ai hâte. 

 

Le terme 'Badlands' me renvoie à un autre film et sa traduction en espagnol, El Malpaís, à d'autres lieux où si le Christ ne s'est pas arrêté, le Prince de ce monde a ses habitudes. De ces hauteurs, j'ai parcouru les Villes de La Plaine : El Paso/Juárez, Chihuahua et sillonné ce pays d'Oaxaca à Puebla, de Veracruz à México et Monterey. Pedro Páramo, et Under the Volcano étaient mes guides. 

 


[1] Machiko Honda, interprète de conférences, est l'épouse de Philippe Pons(1942-), correspondant du Monde à Tokyo. Ce sont d'autres amis chers des deux auteurs.

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