top of page
Search

2023/08/08 (火) 22:51~2023/08/16 (水) 21:25

  • wmt02379
  • Sep 24, 2023
  • 6 min read

2023/08/08 (火) 22:51

Retour de la Montagne magique.


3 août.

Le soir de mes 75 balais, à Chûzenji.

Plutôt démoralisé, je me passe Début d'été sur mon portable, la villa [1] étant dépourvue d'accès au Wifi. Malgré l'écran large comme un timbre-poste, la magie Ozu fonctionne à plein même si on est un peu en deçà de Printemps tardif, deux ans plus tôt. Vers le milieu du film, je me ménage un entracte et tombe absolument par hasard sur le Concerto de Tchaikovski (que je n'écoute jamais, j'ai tort) en 91 à Munich avec Barenboïm, direction Celibidache. Je suis scotché par l'engagement du pianiste et la splendeur de l'orchestre. Je finis par me dire que cette journée que je vouais aux gémonies ne se finissait pas si mal, et que ce qui reste de vie ménage encore de beaux moments.


La nuit suivante je me repasse Le goût du saké, pour la première fois depuis des lustres. Quelle merveille ! Les répliques me viennnent avant même que les comédiens ne les prononcent. Horenstein disait que le plus triste de mourir, ce serait de ne plus écouter le Chant de la terre, pour moi je crois que ce sera de ne plus voir les Ozu.




2023/08/09 (水) 14:38


Formidable sampling proposé par Manoel. à qui je demandais de me faire un minimum d'éducation villa-lobienne. Tout ceci est étourdissant, enthousiasmant, d'une prodigieuse inventivité et d'un effet garanti sur le public. Pourquoi ces musiques "nationales" ne sortent-elles pas du pays qui les a vu naître ?



2023/08/10 (木) 16:42


Il doit décidément me manquer quelque chose. Je note que Schuen et Sabine Devieilhe prennent part à cette sinistre et répugnante pantalonnade. Je parie qu'on ne leur a pas demandé leur avis.




2023/08/12 (土) 11:38


L'offrande musicale de Manoel est sublime : une merveilleuse initiation.


Je suis parti pour trois jours à Aomori. Je t’ai souhaité mille et une fois en pensée tous les plus beaux anniversaires.


J’ai nagé à Asamushi [2].


Exposition sublime de Munakata Shikō [3].



2023/08/13 (日) 9:17

Nul doute que l'émerveillement que suscite en nous son choix d'oeuvres de Villa-Lobos fera plaisir à Manoel, tout comme tes adorables voeux viennent un peu adoucir l'amertume du passage irrémédiable de la ligne auquel je viens de me livrer.

Le paysage d'Asamushi, avec son île en pain de sucre au milieu de la baie, est ineffable. Et pour l'Histoire (et nos lecteurs que j'invite à cliquer sur le lien suivant), la trace de la superbe expo Munakata que tu es allé voir dans son fief.

2023/08/13 (日) 11:09


Loin de Villa-Lobos, je suis tombé sur deux jeunes Norvégiens à Aomori. L'un parlait nynorsk [4] et se passionnait pour la langue et la musique des Féroé.



Je t'épargne leurs goûts métalliques, mettons que Tyr [5] m'a intéressé.


Trouver à parler de la Heimskringla [6] et des Sames [7] à Aomori, c'est à peine croyable.


2023/08/13 (日) 15:01


Certes ! Cela dit, pas inutile d'avoir la traduction !

Les Féroé ? j'ai eu une passion autrefois pour un îlot en forme de rampe de lancement baptisé Tindholmur.

C'était du temps où je passais mes nuits d'insomnie à remonter les côtes de Norvège avec le Hurtigruten [8]. L'émission de 134 heures était dans le Guinness au titre du record du monde de la longueur. Elle a hélas disparu. Je t'en ai d'ores et déjà (que n'avons-nous échangé ?) proposé "l'accéléré en 37 minutes qui vaut tout de même le déplacement. Geiranger [9] est à 6'20" et le Trollfjorden à 22'20". Enjoy !"


2023/08/13 (日) 21:34


J'ai éprouvé la même ferveur que toi pour les Féroé, mais n'y suis passé qu'en route vers l'Islande quand j'avais vingt ans au compteur.


Voici un extrait d'une adaptation de ma saga préférée –la Færeyinga saga [10] n'est pas mal non plus. Mais, pour le jeune homme que je fus, comment rivaliser avec Snorri?



Les notices sur Wikipédia de nombreuses sagas sont, sauf erreur, d'un des seuls étudiants islandisants et japonisants que j'ai partagé à l'EPHE avec mon collègue et ami. Il a disparu dans la demi-pénombre des bibliothèques...


Pour continuer, je choisis cet extrait qui n'est pas mal non plus.



Un détour chez Richard s'impose. Hélas, chez lui il ne vaut pas mieux que les horreurs mozartiennes.


2023/08/14 (月) 17:16

Dis-donc, sacré numéro, la basse des Féroé : les Finnois n'ont qu'à bien se tenir !



2023/08/14 (月) 17:55


J'étais sûr ou presque de ta réaction. De Mozart à Wagner, rien ne lui fait peur. Et en plus il chante.


Une de nos têtes de turc fait la une en des lieux, il est vrai, où le sacrilège s'est transformé en norme, j'allais écrire en norne.




2023/08/14 (月) 18:52

Je ne peux hélas accéder à la lecture de cet article, mais du coup je suis allé écouter un peu la dame, quand elle était encore chanteuse : tu ne crois pas qu'elle mérite une session de rattrapage ?



2023/08/14 (月) 19:40


C'est possible. Je me souviens de nos dégoûts très sûrs d'antan. Je vais écouter. Comme Kapellmeisterin elle est sans doute remarquable.


Ma faiblesse pour les contraltos fera peut-être le reste.



Dans ce registre :



2023/08/14 (月) 23:38

Can't get better than this.

2023/08/15 (火) 14:06


Magische Töne. Moi, mon faible, ce sont les mezzos légers, et elle pulvérise ici tous ses standards dans l'oeuvre pour achever toutes les autres.

À six mois près, c'est alors que je l'entendis (pour la première et unique fois) à Princeton, dans un récital inoubliable... dont j'ai totalement oublié le programme.

Les deux autres concerts auxquels j'assistai posent moins de problèmes (de contenu) : Haefliger dans La Belle Meunière, et Martinon et le National dans la Quatrième de Schumann, une autre oeuvre qui ne m'est pas restée à la mémoire et les Offrandes oubliées... premier Messiaen, dans une manière annonciatrice d'une autre dont tu sais ce qu'elle représente pour moi.


2023/08/15 (火) 14:39


Je n'ai jamais eu le privilège d'assister à un récital de Janet Baker mais, parmi toutes les déesses de notre luxuriant panthéon, je la place au premier rang. Je lui voue plus particulièrement un culte fervent pour m'avoir conduit, via Elgar, jusqu'à à Vaughn Williams et Britten qui aura été mon Messiaen à moi et la source d'une de mes plus grandes amitiés.











J'avais visionné ce documentaire il y a quelque temps, mais tu le connais sans doute.



Quant à la mer, si bien chantée par Dame Janet, elle me ramène à Moby-Dick, mon livre-talisman, et à un carambolage musical :




2023/08/15 (火) 17:36

Pour me laisser le temps de découvrir les merveilles dont tu me combles, et toujours par la grande Janet, l'aria italien qui accompagnerait l'Abschied sur l'île déserte.




2023/08/15 (火) 18:11


Je te reçois cinq sur cinq.


J'imagine presque une saison de nos divagations sur le thème « autour de Janet Baker ».



Je vois que Pierre-Laurent a dirigé à Salzbourg une bizarrerie pure de Ligeti – centenaire oblige – appelée « Poème symphonique ». Ajoutons un récital :



2023/08/15 (火) 23:18

Non, je ne connaissais pas le docu de la BBC sur la grande Janet. When I am laid in earth est à tomber, et Joyce DiDonato vivant devant nous le passage du De profundis au paradis dans Le Spectre avec Barbirolli is a moment to treasure. Comme sa propre interprétation de cette pièce maîtresse de notre hit parade :

2023/08/16 (水) 0:36


Je suis content d'avoir contribué à notre hommage fervent à Janet Baker. J'aurais préféré avoir l'expérience et la grâce du concert.


Après DiDonato que rajouter sinon un trio gagnant – sans oublier le maestro – dans un répertoire moins célébré :



2023/08/16 (水) 6:33

Pour avoir l'expérience et la grâce du concert, il t'aurait fallu aller l'écouter bien jeune, elle a en effet raccroché en 89. Moi, elle me fut apportée à cet âge sur un plateau à Princeton, comme le nô d'ailleurs, on sait ce qu'il en advint. Voici ce que je ne cessai de me passer d'elle à mon retour à Paris.

2023/08/16 (水) 21:25


J'aurai Nina Stemme pour me consoler mais je t'envie tout de même.



À l'époque, elle ressemblait à la photographie. Je la retrouverai en Ortrud à Paris pour ses soixante ans.



[1] L'Ambassade de France dispose depuis le début du vingtième siècle d'une villégiature donnant sur le Lac de Chûzenji, site volcanique dominant Nikkô et ses mausolées shogounaux, qui permet notamment l'été d'échapper à la touffeur intolérable de Tokyo. Claudel y a fait maints séjours, et y a écrit une bonne partie des Cent phrases pour éventails et du Soulier de Satin. [2] Station thermale en bord de mer proche de la ville septentrionale d'Aomori. [3] Graveur (Aomori 1903 - Tolyo 1975). L'une des icômes artistiques du Japon du vingtième siècle. [4] L'une des deux normes, largement minoritaire, du norvégien écrit. [5] Týr est un groupe de folk métal féroïen formé en 1998. [6] La Saga des rois de Norvège est un recueil écrit et compilé en Islande aux alentours de 1225 par le poète et chroniqueur Snorri Sturluson. [7] Peuple autochtone du nord de la Scandinavie. [8] Hurtigruten (L'Express côtier) est le nom du service régulier de navires qui assure la liaison entre 34 ports de la côte atlantique de la Norvège entre Bergen et Kirkenes, à la frontière russe. [9] Célèbre fjord. [10] La saga des Féroïens ou Saga de Sigmundur Brestisson est une saga tirée de sources islandaises, écrite entre 1210 et 1220.

 
 
 

Recent Posts

See All
  • Facebook
  • Twitter
  • LinkedIn

©2021 by Folies françaises 2020. Proudly created with Wix.com

bottom of page