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2022/04/11 (月) 8:44〜2022/05/02 (月) 18:44

  • wmt02379
  • Jun 28, 2022
  • 19 min read

Updated: Jun 30, 2022



2022/04/11 (月) 8:44


Je n'ai pas souvenir d'avoir attendu des résultats électoraux avec une pareille appréhension.

Cela paraît heureusement plié pour 2022. Qu'en sera-t-il en 2027, lorsque Macron ne sera plus là pour servir de bouclier ?

Qui n'a rien à voir. C'était le 11 avril 2020. Pour renouveler le miracle qui préluda à deux années de Folies.


2022/04/11 (月) 11:52


Hier, on évite le pire. Mais trois candidats antisémites et supporters de Poutine représentent plus de 50% des voix. Quelle horreur !


Aussi longtemps que le PS et LR ne se ressaisissent pas, on a Marine et Mélenchon comme seuls opposants. Cela fait froid dans le dos.



Liverpool arrache le nul à City. C'est déjà ça.


Je me console avec Andsnes dans Mozart.


2022/04/12 (火) 8:37


Impérial.

Quid de celui-là, pourtant désormais paria entre les parias ?



2022/04/12 (火) 15:26


De Ravel à Rachmaninov en passant par la Valse de Méphisto, son jeu virtuose devrait rendre humble certains. La sortie de route le condamne pis que Gergiev. C'est fort.


J'ai écouté Uchida avec grand plaisir. Sans tout connaître de ses enregistrements, celui des Waldszenen est un de mes préférés :




Il y avait les Gesänge der Frühe sur le même enregistrement. L'œuvre, raide voire austère, ne trouve que rarement preneur :


2022/04/14 (木) 7:54


Sublime.

La concentration et le toucher de cette femme me semblent faire entrer l'intrument et les oeuvres dans une dimension qui n'appartient qu'à elle. Je regrette de ne l'avoir jamais entendue en concert.


2022/04/14 (木) 11:21


Moi, je l'ai vue une fois et j'avais été impressionné. Ses récentes Diabelli sont diablement réussies. Dans ce répertoire Brendel aura son seul « rival » – avec Pierre-Laurent - aujourd'hui.


Comme Alfred le Grand, elle est moins à son avantage chez les Français – sauf Ravel – :



Je lis Walter Scott.




2022/04/15 (金) 6:53


L'ineffable mouvement lent du Concerto en sol.

J'ai une passion (pas seulement musicale...) pour la belle Alice Sara Ott.

Debussy ne lui est pas étranger non plus...

Ni Satie, dont la Première Gnossienne induit à une dérive nostalgique dans la nuit parisienne.

Tant de talent et de beauté survivront-ils au mal terrible qui la ronge ?

Joyce est époustouflante, et avec des moyens et des visées tout autres ravive un bien doux souvenir :

On ne se donnera pas le ridicule de choisir entre le parfait et le plus-que-parfait !



2022/04/15 (金) 10:16


J'ai acheté à un brocanteur voisin une photo signée de Martha Mödl en Clytemnestre.



2022/04/15 (金) 10:39


Message parti trop vite :




J'ai récupéré aussi une photo de notre Régine et de Callas sur le tournage de Médée.


Je ne connais Ott que dans Chopin, Mussorgsky et Beethoven ainsi que pour les belles pochettes de disques. Debussy et Ravel donnent envie.


Satie fait partie de mon salon des refusés.


Connais-tu ceci ? Le compositeur est un de mes héros. J'écris un texte de catalogue sur les fantômes et leurs voix.



Si peu d'adaptations – à part celle-ci – du chef-d'œuvre absolu d'Emily. Pourquoi ?



2022/04/16 (土) 21:49


Elle déménageait un maximum, et pas seulement dans la grosse artillerie teutonne...

Mais il y a de la place pour toutes les grandes (et surtout les Superbes) à la table du dieu de la musique...



2022/04/18 (月) 7:35


Le récital tous azimuts de 51 de Varnay est de toute beauté.

Je n'étais jusque là guère allé y voir concernant cette grosse voix que je croyais vouée aux casques à ailettes et aux vagissements correspondants.

Et plus à Ortrud qu'à Elsa. Pourtant...

Du coup, j'ai prolongé jusqu'à Borkh, dont je mets depuis toujours très haut le récital Strauss avec Reiner, mais que je croyais elle aussi perdue pour les autres causes. Son Amelia et sa Maddalena me prouvent que, là comme ailleurs, j'avais tout faux, il n'est jamais trop tard pour s'en apercevoir.



2022/04/18 (月) 16:18


Je rentre de Kanazawa où je suis resté deux jours pour une présentation sur Izumi Kyôka[1] : on ne se refait pas.


Tu me touches directement avec ces noms quasi mythologiques. La Grande Astrid souvent réduite, si j'ose dire, à Wagner avait d'autre cordes à sa lyre. Certes, impossible de lui ôter avec Mödl le titre, alors disputé, de Brünnhilde et d'Isolde de son temps. Si les couronnes de hochdramatische Soprano se gagnaient chez Richard & Richard, le récital prouve qu'elle avait d'autres talents, à rendre jalouses certaines voix de moindre ampleur. Madeira, ce n'est pas mal non plus.



Pour Borkh, c'est tout aussi injuste. Elle vient du théâtre et de l'opérette, ce que l'on sait moins. Le terme "timbre métallique", voire "tout métal" qui lui est associé ne va pas sans quelque mépris. On peut se moquer, mais enchaîner les Turandot (avec Tebaldi et Del Monaco), Macbeth, Elektra et Salomé demande, tout de même, des pouvoirs presque surhumains. Borkh a trouvé le temps de chanter et, moins, d'enregistrer d'autres choses. Faute d'être dans l'ordre, le tiercé que je te mande me semble gagnant. La photographie du disque ORFEO me ferait faire bien des brocantes.





Je la sais bien entourée dans nos hautes altitudes, peuplées peut-être, mais exigeantes. Et, s'il fallait ajouter une pièce pour le quarté lyrique :



À nous relire, nous n'avons pas si souvent évoqué que cela une déité que le nom de Caballé évoque tout de suite et qui n'était pas étrangère aux tempêtes ni aux orages.



Par ces gros temps vocaux, je reste fidèle à Borkh.



2022/04/18 (月) 19:56


J'ai récouté l'Elektra de Böhm avec Borkh, Madeira, DFD et le trop oublié Fritz Uhl : c'est sans doute ma version préférée. Tu la trouveras en entier ici :



Le duo final me semble insurpassable. On entend l'actrice si cette expression a un sens. Quand on songe que Borkh a rejoint l'Olympe en 2018, cela laisse songeur.



Son mari[2] n'était pas mal non plus.



Les orages où ces noms portent m'ont rappelé ce nom que je conjure pour toi, tu l'as un peu cherché :




Ce n'est pas mal non plus.

Après, la mer calmée a ses vertus...


2022/04/19 (火) 17:43


Madeira, l’Ava Gardner (ou la Hedy Lamarr !) du lyrique, quelle bonne idée tu as eue de me renvoyer à cette Erda proprement tellurique. Aguichante Habanera pour Ed Sullivan,

scène finale formidablement dramatique avec dans José l’injustement oublié Pier Miranda Ferraro :

Les trois airs de Dalila dans un mano a mano au San Carlo avec Del Monaco

Printemps qui commence

39’15”- 45’55”

Amour viens aider ma faiblesse

48’22” - 52’48”

Mon coeur s’ouvre à ta voix

1h 15’34” - 1h 21’ 32 “

La grande scène d’Amneris dans une Aida d’anthologie au Staatsoper avec Rysanek, Hopf, London et Frick, dir. Kubelik, mein Gott !

Nous vivons vraiment une pauvre époque, mon cher François.

Le duo des fleurs avec Steber dans une Butterfly studio de 49 avec Tucker et Valdengo :

Là, que veux-tu faire d’autre que reproduire l’intégrale,

et considérer que Steber pourrait bien prendre dans nos coeurs la suite de Lucia et d’Anneliese. C'est un continent. Commençons par trois pures merveilles françaises.

Question : qui chantait les Nuits d'été au début des années cinquante (je suppose pour la date ?), avec cette voix glorieuse et cette qualité de diction ?



2022/04/19 (火) 21:13


Madeira est épatante. Je ne puis que te suivre : qui a ce palmarès depuis Erda jusqu'à Carmen ? Je me souviens de Flinois[3] le précieux qui la plaçait dans les grandes voix wagnérienes. Il y a autre chose, tout de même !

Son nom m'évoque celui d'Ira Malaniuk qui mérite bien un hommage, pour moi aussi vibrant, en ces temps sinistres :





Je ne crois pas qu'elle ait beaucoup de rivales aujourd'hui.


On en oublierait Grace Hoffman...


2022/04/20 (水) 7:05


La mélodie ukrainienne fend l'âme.

Malaniuk chante divinement, à commencer par un rôle qui, tu le sais, m'est particulièrement cher (et une oeuvre qui était une rareté en 1955).

Pas d'apparence que l'on oublie pour autant Grace Hoffman, sublime dans une mélodie qui ne l'est pas moins.

Sur ce, je me plonge avec ivresse dans la galaxie Steber.


2022/04/20 (水) 13:18


Pour caler les choses avant de se lancer dans la jungle des découvertes, les Nuits avec Mitropoulos en 54, et les Quatre derniers Lieder un peu tard avec Levine en 71 : elle a 57 ans mais des moyens demeurés somptueux, à un âge où Callas, Popp, Madeira et quelques autres de ses consoeurs avaient déjà fait leurs malles pour les Champs Élyséens.

Villanelle

Le spectre de la rose

Sur les lagunes

Absence

Au cimetière

L'île inconnue

“…Dimitri Mitropoulos again urged me to sing with him and the New York Philharmonic….Once again, we began to hunt for something special we could do together. We settled on a [then] little-known cycle of songs, 'Les Nuits d’Été' by Hector Berlioz…. 'Les Nuits d’Été' proved a miraculous welding of music and artists, music and text… I cherish the memory of this and all the music we made together. Within the year we recorded the six songs which comprise the cycle, plus three additional Berlioz songs, and it’s comforting to know that after all these years, ours remains the definitive performance of this luscious music... Is it any wonder that my memories of this fantastic man and the music we made together are still so vivid?”

- Eleanor Steber, ELEANOR STEBER, AN AUTOBIOGRAPHY, pp.128-129

Vier letzte Lieder

Certaines des photos figurant sur ce poste (à 9'43" et 16'10" notamment) mériteraient de se négocier chez tes brocanteurs. Elle a parfois des faux airs de Gene Tierney.

2022/04/20 (水) 22:52


Prodigieux et frustrant voyage : on ne parvient au florilège qui suit qu'au terme d'une sélection impitoyable, tant on voudrait tout retenir. Américaine, tous les répertoires se valent pour elle, elle est à son aise dans toutes les langues, ne se spécialisant fondamentalement dans rien (Mozart peut-être in fine, quand Callas et Tebaldi furent venues lui chouraver au Met le grand répertoire italien ?). Tout est formidablement classe, maîtrisé, sans doute travaillé au millimètre. Je ne lui connais pas d'équivalent. En Europe quoi qu'il en soit elle ne peut en avoir.


Deh vieni non tardar

Im Abendrot

Air de Micaela

Roi de Thulé

Chanson triste

Sempre libera

Pace, pace

Un bel di

O mio babbino caro

Vissi d’arte

Rêve d'Elsa

Lohengrin, Duo de la chambre


2022/04/21 (木) 18:38


Splendide anthologie improvisée. Les Nuits sont exquises. J'ai exploré quelques bases de données pour comprendre ce qu'on lui reprochait, en vain, jusqu'à cette critique qui est un parfait exemple de ce qu'on écrit quand une cuirasse apparaît sans défaut.


Just a very little of my old feeling that Steber was a superb singing-machine remains after hearing this disc. Throughout these almost faultlessly accomplished performances the mind is occupied constantly with admiration for the excellence in all the technical essentials of singing. There can hardly have been, for instance, a cleaner singer than Steber. There is never a smudged or awkwardly taken interval, and her accuracy in staccato and the placing of notes is uncanny. She commands a real legato, an evenness of production which is habitual, as an absolute first condition of success in her art. The voice is whole and indivisible, with no register breaks, and no weakness in the commonly vulnerable areas. [...] Even so, at the end of this greatly admired anthology of Steber's singing I cannot quite summon up moments where the heart has suddenly been touched – except by sheer technical perfection.


La constance dans la perfection. Il ne lui aurait manqué que d’émouvoir. C'est si injuste.


Quant aux Élyséennes, en voici une que j'ai beaucoup admirée des ppp berlioziens à Ariodante.




2022/04/21 (木) 19:15


Macron semble n'avoir fait qu'une bouchée de la Marine. On croise les doigts pour dimanche. C'est 2027 qui inspire la crainte, quand il ne sera plus là.



2022/04/21 (木) 19:20


Oui, apparemment, la Marine n'a pas été ménagée. En 2027, j'espère qu'on s'épargnera et sa présence et celle de Mélenchon qui montre, lui aussi, des velléités bien inquiétantes et pour l'essentiel sur les mêmes sujets.



2022/04/23 (土) 8:03


Lorraine Hunt est un miracle d’intériorité.

Sans doute y reviendrai-je : pour aujourd’hui je voudrais en rester à Steber, qui serait donc trop parfaite (que ne faut-il pas lire !), et au fameux "marathon recital" de 1958 à Carnegie Hall qui attendait en pièces détachéees sur la toile qu’on le reconstitue, voilà qui est fait (voir plus bas). La diva n’en était pas à son premier test d’endurance, s’étant appuyé cinq ou six ans auparavant, sans y avoir été contrainte par je ne sais quel remplacement au pied levé, Desdémone en matinée et Fiordiligi en soirée ! Comme le rapporte le Time du 18 février 1952,

By 5:30, after an hour and 15 minutes of singing Desdemona, she was back in her dressing room. She rested for half an hour, then downed a 1-lb. sirloin and a glass of champagne, while her hairdresser built up her pompadour for Cosi. After an hour's nap, she changed into hoop skirts, and adjusted her mind from the tragic 15th century Desdemona to the gaily artificial 18th century Fiordiligi. That done, she went to the piano, vocalized on scales for ten minutes, sang a few warm-up bars from Cosi. By curtain time at 8:15, she was ready.

In the second half of her personal doubleheader, she sang one of the most technically difficult roles in opera, and sang it as cleanly and brilliantly as she had on Cosi's first night. At 11:30, after eight curtain calls, Soprano Steber got back to her dressing room and poured herself another glass of champagne.

La parution en CD (1992) du “marathon recital” du 10 octobre 58 inspire la même incrédulité admirative au critique Henry Fogel (Fanfare) :

What astonishes as one listens to these live-performance recordings is that sense of complete comfort with the bel canto line of Bellini, the delicate filigree of Charpentier’s LOUISE, the force of Strauss’ music for the Empress in DIE FRAU OHNE SCHATTEN, and her mastery of coloratura, including a superb trill at the end of ‘Qui la voce’. Everything that defines great singing is present here : impeccable intonation, flawless rhythm, beautiful tone even from top to bottom, seamless legato, force of personality, variety of vocal color appropriate to the text, and crisp diction. Some items might surprise even the experienced listener. Steber made her reputation to a large degree in Mozart, so the stylistic and technical comfort she displays in the three Mozart selections are no surprise. But many not expect the stylistic rightness of the Puccini choices, or the appropriate scaling down of her resources for German Lieder.

Voici donc ces reflets d’un âge d’or. Je constate que nous sommes en octobre 58. Deux mois plus tard, Callas donnera à Garnier le fameux récital, agrémenté en seconde partie de la représentation en forme du deuxième acte de Tosca avec Gobbi et Albert Lance. La chose, que je vis bien des années plus tard à Iwanami Hall, détermina ma période callassophile. C’était le temps des divas…



Récital du 10 0ctobre 1958

Zeffiretti lusinghieri

Martern aller Arten

Alleluia (Exsultate, jubilate)

Qui la voce

Vissi d’arte

Un bel di

Depuis le jour

Ernani, involami

Ist mein Liebster dahin ? (Frau ohne Schatten)

Vater, bist du’s? (id,)

Villanelle

Le spectre de la rose

Absence

Au cimetière

L’île inconnue

Knoxville : Summer of 1915 (Barber)

Song (Bitcliffe)

Bonus (1956)

Ständchen

In Abendrot

Berceuse (Chants d’Auvergne)

Malurous qu’o uno fenno (id.)

Passo pel prat (id.)

Danny Boy

Edwin Bitcliffe, piano



2022/04/23 (土) 21:53


J'irai voter demain. C'est la première fois que je vote pour le même candidat quatre fois de suite.


Je pense que pour la fausse Brünnhilde de Montretout les jeux sont faits.


Steber est un miracle musical. Je me suis aussi fait mes sélections. Quant au gugusse qui trouve qu'il n'y a pas d'émotion, il faudra m'expliquer.


Une autre voix qui me reste infiniment chère :



Histoire de ne pas sonner le seul appel aux morts et me résigner au contemporain des obituaires – pour qui sonne le Glass ? –, une charmante pochade d'un artiste qui m'envoie toujours ses disques.




Quand au Père Noël qu'il ne vit jamais, cette merveille exotique et dévote :





2022/04/25 (月) 8:30


Bon, nous voilà à l'abri pour cinq ans, c'est en fait la prochaine fois que, privés des talents d'illusionniste de Macron, je crains le pire. Le discours "d'acceptation" proprement factieux de la mère Le Pen, qui avait abandonné pour le coup sa pose lénifiante et son rictus de commande, donnait le ton dès 20h05, et celui de Mélenchon ne valait guère mieux.

Je ne savais pas pour cette jeune Erda, c'est de fait aussi triste que Noel Coward est réjouissant, et n'est pas quant à lui sans évoquer (à tous égards) le délicieux Reynaldo.

De retour à Kyoto pour accomplir hier comme on dit mon "devoir de citoyen" dans mon nostalgique Institut reconverti pour partie en Consulat général[4], je remets la main dans ma discothèque sur un ancien coffet de deux CD particulièrement aimé de "Legendary interpretations" mozartiennes par Walter, avec, excusez du peu, Lily Pons, Steber, Seefried, Simoneau, London et Pinza. C'est alors je crois (au plus tôt en 91, date de la compilation) que j'avais entendu pour la première fois avec émerveillement Steber, dans un enregistrement de 53 regoupant sept arias. J'en retrouve quatre sur You Tube, et ne résiste pas à te les adresser. Le son studio est magnifique, et l'interprétation de fait... légendaire.


Bester Jüngling

Dove sono

Non mi dir

Ach, ich fuhl's

Qui n'a rien à voir : un bonheur n'arrive jamais seul, et la France du ballet respire, François Alu étant nommé danseur étoile. Le type est talentueux et sympathique, et cela augure d'une belle suite de carrière.



Que dire de Mathilde Froustey, qui elle dut carrément s'exiler, ne

parvenant même pas à faire première danseuse ? Dix ans déjà, et ils sont magiques.




2022/04/25 (月) 10:36


Nous voilà sauvés de cette Marine qui n'a jamais changé. Cette bonne nouvelle vaut toutes les musiques du monde !


Maria Radner : que de beaux souvenirs. Un second hommage.



Plus, ce soir.


2022/04/25 (月) 20:40


En ce jour anniversaire, un hommage à la reine Astrid s'imposait :






2022/04/25 (月) 21:45


La grande Astrid est merveilleuse, mais je me demande si je n’admire pas plus encore que tu connaisses jusqu’à sa date-anniversaire. La Périchole de ta touchante et tragique Erda ne peut que me renvoyer à un disque de toujours adoré, que je t’ai d’ailleurs sans aucun doute adressé dans une correspondance déjà lointaine[5], mais que je me fais un plaisir de bégayer, sinon de hoqueter.

доброй ночи



2022/04/26 (火) 17:51


Je ne sais pas pourquoi je me souviens de ces dates sans doute bien inutiles, donc essentielles pour nous.


Les soirs donnés aux dieux ne sont jamais en vain, si j'ose cette paraphrase. Je viens d'écouter Rattle en version CD d'un concert auquel j'assistai avec quatre orteils cassés et des baskets indignes. Ce fut aussi, jusqu'à la prochaine occasion j'espère, mon dernier voyage en Grande-Bretagne. L'Oiseau de Feu, Petrouchka et le Sacre en un soir. J'étais sorti presque sourd et les acouphènes en avaient pris un coup. Mais c’était sauvage et beau comme disait Frédéric.



J'étais un tout jeune adolescent quand j’ai entendu l’œuvre pour la première fois. Je me demande si cela n'a pas marqué d'un chiffre secret ma passion musicale et conduit, d'île en île, jusqu'à nos folies.


Ce sera ton prochain cadeau.


J'ai entendu mieux (Gergiev pour commencer), je me suis offert le grand coffret Decca à Washington – dix ans déjà – et ne me suis jamais lassé d'une version l'autre. Mais ce concert-là reste gravé en lettres de flammes. Cela me rappelle aussi Alasdair, mon ami disparu, et son génie pour trouver des places.


Quant à Novikova, que rajouter ? Le mystère, le génie et le rire. On nous prendra bientôt pour des agents russes. Mais nous ne demandons qu'à être écoutés.



2022/04/27 (水) 7:17


D’un scandale l’autre : même salle, même moeurs. Interprétation superlative du cher vieux Darius soi-même.

“On entend encore, dans le silence, l’écho d’un bruit. -Puis plus rien”.

Quelle chance est la nôtre d’avoir accès à de pareilles merveilles.



2022/04/27 (水) 11:00


C'est magnifique. « Le grand public pardonne tout sauf le génie. » Faute de connaître aussi bien. que toi son œuvre,, Milhaud a ces vertus de Protée réservées au plus grand. Des steppes de la Russie païenne aux jungles du Brésil – sans oublier le jazz –, ce type de génie éclectique nous plaît d'instinct.


On retrouve Milhaud dans un livre qui fait office de « bottin artistique » : Stravinsky in the Theatre[6].


As-tu des souvenirs de la mort du Grand Igor en 1971 ?



J'en profite pour un clin d'œil :




La dernière fois que j'ai visité Saint-Pétersbourg – pour faire riche, en fait la deuxième fois – j'avais trouvé une photo en état passable de Fyodor, le père.




En 2013, l'exposition sur les Ballets Russes de Washington présentait plusieurs peintures et croquis de Rerikh (Roerich pour la postérité)


Pour finir, un retour à nos soleil poétiques :



Sans oublier de signaler ce beau site :




2022/04/28 (木) 6:46


Dans la Vienne des années vingt, une petite fille de quatre ans faisait l'admiration générale en affirmant à qui voulait l'entendre que son musicien préféré était... Igor Stravinsky, dont elle avait entendu son père, le pianiste virtuose Leo Sirota, répéter durant des semaines les Trois mouvements de Petrouchka, en lieu et place du dédicataire Arthur Rubinstein, empêché... ou terrifié.

Ajoutons que lorsque la petite fille devenue grande fut mise en sûreté par ses parents à Mills à l'approche de la guerre, elle y fit du français et aida la Muse ménagère à s'occuper de Milhaud, qui avait rejoint ce havre californien pour les mêmes raisons.

It's a small world.


2022/04/30 (土) 21:16


Formidables coïncidences.


C'est amusant de penser que Tharaud a débuté, pour ainsi dire, ainsi. Les pièces de Milhaud à part les Saudades me sont moins familières, il faut du temps pour se les approprier. C’est une perspective réjouissante.


Igor et Darius partagent un goût pour les musiques populaires qui est l’apanage des grands.


Je viens d’écouter un nouvel enregistrement du Freischütz sur Apple Music. René Jacobs est un grand chef et certaines idées sont intéressantes – l’Ermite revalorisé – mais question voix rien de grandiose.


Comme le Sacre – l’anglais Rite me plaît plus – c’est une œuvre fétiche. Samiel ! Samiel !



Seuls les cors parmi les instruments d'époque ajoutent à l'atmosphère de féerie inquiétante. Kleiber ne risque rien.



2022/04/30 (土) 22:39


Voilà pourquoi l'exercice auquel nous nous livrons est sans nul doute l'expérience la plus fabuleuse de ma pauvre vie. Il fait remonter ce qu'il y a de plus cher, et au fond de plus important, de plus authentique, la seule chose qui compte en réalité.

La scène de la Combe aux Loups, je ne peux l'entendre que dans l'enregistrement Keilberth, que je me passais dans ma chambre d'adolescent aux tout débuts de la stéréo, que je viens donc de me passer pour la première fois après plus d'un demi-siècle, et qui n'a pas bougé d'un ïota dans mon souvenir, sauf qu'elle est encore plus terrifiante dans la pureté du son digital. C'était pour l'adolescent que j'étais l'acmé du romantisme et de la terreur. Je l'ai emportée au fond de moi toutes ces années, quand je fais des pas dans mon petit jardin la nuit et que je sens une vague humidité dans la fraîcheur de l'air, une voix intérieure me dit invariablement "Die Nachtluft ist kühl und feucht". J'avais décidé que j'en avais trouvé le décor naturel face à la grotte du Shimyôin[7], dans cette sorte de précipice d'où jaillissent les cryptomères. Et voià qu'elle me revient, infrangible, inégalable. C'est sans doute de toutes les Madeleines la plus belle, il ne peut pas y en avoir de plus chère, ni de plus profondément déstabilisante. Merci de m'y avoir conduit ce soir.



2022/05/01 (日) 1:17


Les disques de Kleiber fils et de Keilberth étaient comme des talismans pour moi. Cette terreur, ce sublime romantique je les ressens pour ainsi dire de la même manière et avec les mêmes voix que toi. Cela ne s'explique pas.

Jacobs a décidé de redonner toute leur place aux dialogues. Seulement voilà : j'écoute d'abord cette scène puis l'opéra depuis le début. Tout est intelligent, malheureusement quelque chose manque, comme une incantation trébuchante.


On quitte les bois noirs de Bohème pour le sentier de randonnée savant en Ardenne sans frayeurs aucunes.


L'approche des érudits de la musique ancienne semble trouver ses limites à l'orée du bois. Tel l'ordre alphabétique, le savant René s'arrête un étage trop haut.


Faute de rivaliser, je ne peux m'empêcher de penser à la version de Kleiber père qui plaçait déjà la barre très haut pour son génial enfant :



2022/05/01 (日) 10:27


Superbe (et inconuue de moi) la Combe aux Loups du père Kleiber : quelle dynastie tout de même ! Ne barguignons pas notre plaisir, donnons-la en intégralité.

Hopf compose un curieux Max wagnérisant. Warum nicht ?

Quant à Grümmer, elle décourage comme tu le sais chez moi tout commentaire.

Voilà un dimanche qui commence bien !



2022/05/02 (月) 1:35


J’ai fini de réécouter Kleiber père. Les versions de ces trois K sont inouïes. Ajoute Knapp pour arriver à quatre.


En supplément, voici la version d'un géant de la musique ancienne et tout court. Son disque est resté en France. La toile me le rend, il vaut le détour.



Je te laisse avec Gottlob Frick qui aura beaucoup donné dans les noirceurs, même à l'écran.



2022/05/02 (月) 13:04


La Combe aux Loups de Harnoncourt est superbe, mais je crois que nous avons de la chance de n'en connaître que la version audio. Le cher homme aimait je le crains le Regietheater, sa Clemenza de Salzbourg (m.e.s. Martin Kusej) est scéniquement une horreur, et je ne résiste pas à te citer quelques extraits d'une revue critique du DVD du Freischûtz (Opéra de Zürich 1999), intitulée par Catherine Scholler (Res musica 2004) "Mon chasseur chez les nazis".

Le rideau s’ouvre sur un décor tout de traviole couleur jaune-pipi avec des figurants de noir vêtus. On fait son deuil d’avance de la Gorge-aux-loups, du sanglier ensorcelé, du chariot fantôme et des démons. Comme de juste, les chasseurs sont de vilains fascistes et Max un gentil intellectuel à lunettes qui répugne à toucher à une arme à feu. Les metteurs en scène germaniques paient encore un lourd tribut à leur héritage nazi. .

Sauf qu’au bout de la première demi-heure, la mise en scène ne navigue plus dans la dénonciation fasciste, mais dans le n’importe quoi : le démon Samiel, mi-travesti mi-poupée de cire, est une espèce d’androgyne aux lèvres outrageusement maquillées qui se contente de se balader ça et là sans prononcer un mot, il ressemble à un figurant de Cabaret de Bob Fosse et on se demande ce qu’il vient faire là, les intentions de la metteure en scène (Ruth Berghaus) sont incompréhensibles, on renonce très vite à comprendre la gestuelle des protagonistes, à se désintéresser de l’intrigue et à laisser son esprit vagabonder sur fond musical. Tout ce galimatias moche doit sans doute « faire sens », le tout est de découvrir lequel : impossible dans ces conditions de s’attacher aux héros et à leur destin. Qu’on se rassure, le décor restera jusqu’au bout de traviole et jaune-pipi et les costumes noirs, sauf la robe d’Agathe, jaune et particulièrement laide.

Conclusion : "Ce DVD est à regarder les yeux fermés". Bon.

Dans la version "plus traditionnel tu meurs" de Liebermann (adorable ouverture toutefois en castelet d'images d'Epinal), Frick est (bien entendu) parfait. Il a certes beaucoup donné dans les noirceurs, mais quel immortel Osmin,

et le duo bouffe avec notre divine Lucia, dèjà posté mais dont on ne se lasse pas, va tout droit chez le disquaire de l'île déserte




2022/05/02 (月) 14:36


Je ne connaissais heureusement que la version audio. Je m'en tiendrai là à lire ce que tu m'envoies et dont j'ignorais tout. Cette tendance à faire de tout opéra un appel du pied vers le nazisme me consterne. Les autres remarques portent une estocade définitive.


Ces dérives ont la vie longue si j'en juge par le Prince Igor de 2019 à Bastille, dernier exemplaire d'une longue série consternante malgré des voix remarquables et un orchestre de grande tenue.


Je me serai mal exprimé. Je tiens Gottlob Frick pour l'équivalent opératique de Boris Karloff ou Béla Lugosi, bref un génie tutélaire digne de toute île déserte. Il faut pouvoir s'appuyer ces rôles de ténèbres.



Les airs de Don Carlo et Boccanegra chantés en allemand ne sont pas mal non plus.





2022/05/02 (月) 16:45


Il faut dire que "der schwärzeste Bass" avait de la ressource. L'aisance et la rondeur du son sont sans égales. Pas sûr qu'on en retrouve de sitôt un pareil. Je parierais plutôt pour le contraire.



022/05/02 (月) 18:00


Je suis sûr que l’on ne trouvera plus d’équivalent. Tu connais ma passion pour les vieux films dits d'épouvante de la Universal : on a racheté les franchises, modélisé les décors mais rien ne les habitera jamais plus.


Gottlob et Inge.


Un dernier coup de chapeau superposé avec un autre disparu cher.




Si quelqu'un trouve mieux nous sommes joignables.



2022/05/02 (月) 18:44


Dans le genre difficile à battre, ceci n'est pas mal non plus...




Che ti par del bel concerto ?


[1] Écrivain japonais (1873-1939). [2] Le baryton basse yougoslave Alexandre Welitsch (1906-91). [3] Pierre Flinois, critique musical né en 1948. [4] Le bâtiment de l'Institut franco-japonais du Kansai, dit aujourd'hui Institut français du Japon - Kansai / Kyoto, abrite également depuis 2009 les locaux du Consulat général de France dans le Japon de l'Ouest, sis auparavant à Kobe puis à Osaka. Le Consul Général assure conjointement depuis cette date la direction de l'établissement culturel. [5] Voir Folies françaises 2020, 2020/05/08 (金) 8:51. [6] Minna Lederman, Stravinsky and the Theatre, Pellegini & Kudahy, 1947. [7] Voir Folies françaises 2021, 2021/10/03 (日) 15:41, note 1.

 
 
 

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